Avant-propos

Nous présentons ici les résultats des travaux sur le dictionnaire bongili-français élaborés en équipe. Ce dictionnaire renferme déjà environ 1700 entrées et s’achève par un index français-bongili. Ce document de référence est le fruit d’un projet de sauvegarde de langues dont l’objectif principal est d’œuvrer pour la promotion et la sauvegarde de la langue bongili parlée dans le département de la Sangha, en République du Congo.

Il existe ainsi quelques travaux de recherches qui ont précédé ce travail de dictionnaire. Molé Epola (2013), a présenté un travail sur les classes nominales de ce parler, muni d’une esquisse phonologique. L’auteur a signalé dans son mémoire que ce parler bongili qu’il a étudié (celui sur lequel nous avons également fait ce travail de dictionnaire) est la variété qui compte le plus de locuteurs et est par conséquent la variété de référence (Molé Epola, 2013, p. 2). A côté de ce travail sur les classes nominales, il faut énumérer la recherche du même auteur sur les modalités verbales de temps-aspects-modes (Molé Epola, 2022).

Mais d’autres variétés de la même langue ont aussi connu quelques recherches. Ainsi, Motingea Mangulu (2008) a étudié la variété de boshéndé. Il y a analysée la phonétique, la phonologie et le système de classes et d’accord. (Titih, 1994) a quant à elle étudié la phonologie du bokiba, une autre variété.

Toutefois, il est important de signaler ici que la langue bongili ayant cinq variétés, est l’une des langues congolaises dont l’intercompréhension entre les locuteurs des différentes variétés est proche de cent pour cent (100%). C’est pourquoi le choix fait sur ce parler, pour l’élaboration de ce dictionnaire qui servira à tous les locuteurs de toutes les variétés du bongili nous semble judicieux.

Nous avons rencontré quelques difficultés dans l’élaboration de ce dictionnaire :

- Le problème de variations et changements linguistiques. La langue bongili a évolué et connu l’influence des langues avoisinantes et surtout du lingala (langue nationale) et du français (langue officielle). On trouve donc au sein du bongili deux formes de « parlers » s’il faut les appeler ainsi. La langue des jeunes s’écarte de plus en plus de celle des anciens qui s’avère être la forme la plus authentique. Ce qui rend difficile les choix à faire pour des raisons d’harmonie.
- La transcription des phrases en bongili pose problème d’autant qu’il y a trop d’élision dans la chaine parlée, ce qui ne paraît pas du tout commode d’opter pour une transcription des phrases ayant des élisions.
- Il nous a été difficile de trouver facilement la glose de certains mots. Raison pour laquelle on trouve pour certaines entrées la définition ou l’explication à la place de la glose.

Il est vrai que le travail que nous présentons ici est loin d’être exhaustif, mais nous pensons qu’il est arrivé à une étape où nous pouvons déjà mettre en ligne une version préliminaire. En le faisant, nous envisageons de continuer à le parfaire.

Nous avons reçu de l’aide de la part de quelques locuteurs qui nous avaient servi d’informateurs (Messieurs Pascal Ingongo, Gaston Epola, Michel Molé Epola, Charles Amandayini, Corneille Mbandzamoki ; Mesdames Justine Eouaboto, Chisso Mariane, Sarah Henriette), des techniciens du logiciel nous venaient en aide à chaque fois que le besoin se présentait. Qu’ils puissent trouver ici l’expression de notre gratitude.

L’équipe de rédaction