Tabelle 1 : Voyelles du dioula
............................antérieures: centrales: postérieures:
serrées ii i ĩ uu u ũ
tendues ee e ẽ oo o õ
relâchées ɛɛ ɛ ɛ̃ ɔɔ ɔ ɔ̃
ouvertes aa a ã
Tabelle 2 : Consonnes du dioula
labiales alvéolaires palatales vélaires glottale
Occlusives p t c k
sonores b d j g
Vibrantes r
Fricatives f s h
sonores v z
Nasales m n ɲ ŋ
Approx. w l y
1. Les voyelles
Le dioula connaît 14 voyelles: 7 voyelles orales, que l'on écrit : a, e, ɛ, i, o, ɔ, u et sept voyelles nasales correspondants, que l'on écrit : an, en, ɛn, in, on, ɔn et un. Voilà un exemple pour chaque voyelle:
a abada «jamais» an balan «balafon»
e bese «machette» en kelen «un»
ɛ bɛrɛ «caillou» ɛn cɛncɛn «sable»
i dibi «l'obscurité» in siirin «conte»
o bolo «main/bras» on kolon «mortier»
ɔ kɔgɔ «sel» ɔn kɔlɔn «puits»
u muso «femme» un dundun «tam-tam»
Il existe en dioula des voyelles longues orales et nasales. Elles sont notées par un redoublement de la voyelle:
aa baara «travail» aan saan «l'année»
ee feereli «vente» een dee «l'enfant»
ɛɛ hɛɛrɛ «paix» ɛɛn bɛɛn «l'entente»
ii miiri «pensée» iin siin «le sein»
oo kooro «varan» oon boon «la maison»
ɔɔ wɔɔrɔ «six» ɔɔn dɔɔn «la dance»
uu duuru «cinq» uun suun «le jeûne»
2. Les consonnes
La plupart des consonnes ont la même graphie en dioula et en français. Les consonnes qui ne correspondent pas au même son sont les suivantes: c, j, ɲ, ŋ
c cɛncɛn «sable» (comparable à tch dans le mot «Tchad»)
j jula «dioula» (comparable au son anglais j dans le mot «John»)
ɲ ɲinan «année» (comparable au son gn dans le mot «montagne»)
ŋ ŋɔni «épine» (comparable au son ng dans le mot anglais «parking»)
w wari «argent» (comparable au son ou dans le mot «oui», ou «ouate»)
y yɔrɔ «endroit» (comparable au son y dans le mot «yaourt»)
Notons aussi que :
Le son g placé entre deux a, deux o ou deux ɔ peut se prononcer comme un r français [R] ou une fricative [ɣ].
Exemples:
daga «cruche» se prononce [daga] ou [daɣa] ou [daRa]
sogo «viande» se prononce [sogo] ou [soɣo] ou [soRo]
mɔgɔ «personne» se prononce [mɔgɔ] ou [mɔɣɔ] ou [mɔRɔ]
Le son h est toujours fortement aspiré (comme dans le mot anglais «hot»)
3. Les tons
Le dioula est une langue à tons : cela signifie que deux mots qui sont écrits avec les mêmes consonnes et voyelles peuvent être différenciés par la hauteur mélodique à laquelle ils sont prononcés. Le dioula connaît deux tons : un ton haut, noté par un accent aigu par exemple (á), et un ton bas noté avec un accent grave, par exemple (à).
Mots à ton bas: Mots à ton haut :
sòo «cheval» sóo «maison»
bàa «chèvre» báa «fleuve, mère»
cì «briser» cí «envoyer»
dì «comment» dí «donner»
Les noms (substantifs) définis se caractérisent par le fait qu'ils comportent toujours un ton complexe sur la dernière syllabe (par exemple [â, î, ê, ô, û]). Pour cela, dans l'orthographe, les voyelles de tous les noms (substantifs) monosyllabiques sont écrits doublées. Tout nom (substantif) défini comportant uniquement des tons hauts sera transcrit par un ton haut sur la première et sur la dernière syllabe.
Exemples:
sóo [só] «une maison» et sóó [sóô] «la maison»
báa [bá] «un fleuve» et báá [báâ] «le fleuve»
Tout nom (substantif) défini comportant des tons bas sera transcrit avec un seul ton haut sur la dernière syllabe.
Exemples:
soo [sò] «un cheval» et soó [sòô] «le cheval»
baa [bà] «une chèvre» et baá [bàâ] «la chèvre»
4. Remarques
Aucun mot dioula ne commence par la lettre «r» ; même les mots d'emprunt commençant par «r» subissent une transformation en dioula. La première voyelle du mot se place automatiquement avant le «r» afin que le mot soir prononcé et accepté par la langue dioula.
Exemples :
«robe» est écrit et prononcé ɔrɔbu en dioula
«rideau» est écrit et prononcé irido en dioula
«radio» est écrit et prononcé arajo en dioula
«w» est la seule marque du pluriel. Il se prononce [ù] à la fin des noms, des adjectifs et de certains pronoms emphatiques/insistance.
wulu «chien» wuluw «chiens»
an «nous simple» anw «nous emphatique»
L’élision est l’effacement d’une voyelle. Lorsque deux mots se suivent dont le premier se termine par une voyelle et le second commence par une voyelle, il y a élision. Elle se produit très souvent avec les pronoms à forme vocalique (án, á) ou commençant par une voyelle (alé). L’apostrophe est utilisée pour montrer l’élision.
Exemple :
N bi a fɛ. N b’a fɛ. «Je/auxilliare/lui/aime»«Je le veux. / Je l’aime.»
Remarque: Dans la langue parlée on peut entendre
[srá] au lieu de [sírá] «route»
[flà] au lieu de [fìlà] «deux»