Introduction

 

Le groupe Senoufo-djimini de Côte d’Ivoire est situé dans la région du Hambol et plus précisément dans le Département de Dabakala; sa superficie est de 10. 000 km² environ. Au Nord il est limité par le département de Ferkessédougou, au Sud par celui de Bouaké, à l’Est par celui de Bondoukou et de Bouna, à l’Ouest par celui de Katiola. La population du peuple djimini compte environ 95.500 (1993 SIL).

La classification de la langue djimini est Niger Kordofanian, Niger-Congo, Gur, Senoufo, Djimini. Djimini a dix dialectes: Djafolo, Dofana, Foolo, Kanegbono, Kumbèlè, Kawolo, Singala, Bidiala, Bandoro et Kpana. Le Singala, parmi eux, est le dialecte de prestige de Dabakala. Il y a trois manières alternatives d'écrire cette langue: djimini, dyimini et jinmini.

Le peuple djimini apprécient et utilisent leur langue. En 2015 la Bible a été achevée dans la langue djimini.

Ce dictionnaire servira la communauté comme référentiel des mots et idiomes. Envoyez-nous vos suggestions par la page Nous-Contacter.

LE PEUPLEMENT DU PAYS DJIMINI

D’après l’information du Père Jean Lejeune, le peuplement de DABAKALA s'est fait par vagues de migration successives, à l'image de celui de la Côte d'Ivoire notre pays.

Selon l'histoire, le premier peuple à occuper cet espace est le "Djimini". Venus du "Mandé Kaba" du Mali, un chasseur et sa femme se sont installés à Korhogo. Toujours en quête de gibier, ils progressèrent lentement dans la forêt où ils décidèrent un jour de créer un campement qu'ils nommèrent "KAPELE" qui signifie "je vais commencer ici dans la région".

Ainsi avec le développement de la famille, ils ont eu des progénitures, qui à leur tour ont fondé leur foyer. C'est ainsi que le petit frère de l'ainé est allé avec la femme de son grand frère. Ce qui était strictement interdit en son temps; cela était sanctionné par une peine de mort. Le petit frère était donc attaché dans un coin de la forêt, où tout coupable d'une telle faute était abattu. Il devait être tué le lendemain.

L'ami intime de son père installé à SARALA un campement de KAPELE s'est rendu sur le lieu où était attaché le jeune. Il le libéra et se mit à sa place. Le jour où il devait être tué, le père et son fils ainé se sont rendus compte que c'est l'ami intime du père qui était là en lieu et place du fautif. Ils détachèrent l'ami de son père et se rendirent au village; là-bas l'ami du père a ordonné au petit frère de quitter le village. Celui-ci quitta le village et alla créer son campement qu'il nomma "Tohdanlan" qui veut dire "j'ai eu la chance", qu'il surnomma par la suite "Kafou", qui signifie "venons nous regrouper". Le cadet de celui-ci le suivit quelques jours après; car il ne voulait pas laisser son frère seul. Les deux frères installés à Kafou vont se séparer pour cause de chasse, et le petit frère alla de son côté créer son campement sous le nom de "Yélignin" qui veut dire "vous avez vu?" qui deviendra par la suite "KOTOLO" et va se rapprocher de DABAKALA à la demande du colon.

Après cela, le premier fils de celui qui s'est installé à Kafou est venu créer son campement du nom de "Tagbonon" dont la racine du nom "Tagbon" qui veut dire "il faut frapper". Ce chef de Tagbonon a reçu un groupe de chasseurs appelé "Séwala" (percer l'éléphant) qui avaient des forgerons et des potiers (N'Jéné) en leur compagnie.
Les forgerons fabriquaient leurs flèches pour la chasse et leurs outils de travail tandis que les potiers fabriquaient les canaris et les ustensiles de cuisine. Suite à des problèmes de terre cultivables, les deux frères (celui de Kafou et de Yelignin) ont décidé d'installer le forgeron entre Kafou et Yelignin, les Séwala à Kafotcha (Kinguémougousso) et potiers à Démbolo (Fénessiguédougou).

Le forgeron a donné le nom de "N'gbanan" à son campement qui veut dire "les hommes forts". Le colon à la recherche des noms des villages a trouvé le forgeron qui taillait la manche d'une daba et lui a demandé le nom du village, le forgeron crut entendre "qu'est-ce que tu fais?" Il lui répond "dawakara" qui signifie "manche de daba" et c'est ainsi avec les transformations "Dawakara" est devenu "DABAKALA" nom donné à N'gbanan, ancien DABAKALA.
Le nom du chasseur était Yinguinlinfopan, sa femme s'appelait Manlan.

SITUATION GEOGRAPHIQUE DJIMINI

Site et démographie
Le groupe Sénoufo-djimini est situé dans la région du Hambol et plus précisément dans le département de Dabakala; sa superficie est de 10. 000 km² environ. Au Nord il est limité par le département de Ferkessédougou, au Sud par celui de Bouaké, à l'Est par celui de Bondoukou et de Bouna, à l'Ouest par celui de Katiola.

Selon l'Ethnologue (Lewis 2009), le nombre d'habitants est de 95.500. Cependant, selon l'estimation locale de la population, le nombre s'élève à cent 123.800 habitants.

Le relief et limites environnementales.
Conformément au Père P. Mockers (Boniérédougou le 15 Août 1949), le pays Djimini va du 4° au 4° 50 de longitude N.green-weech et du 8° au 8° 50 de latitude, limité à l'Est par le fleuve comoé, à l'Ouest par le N'zi, au Sud par le pays Baoulé et au Nord par la rivière Kinkinlin qui est aussi la limite du pays de Kong. Le pays Djimini forme ainsi un grand quadrilatère de 10.000 km². Il est assez accidenté et parsemé de groupes montagneux dont la hauteur varie entre 300 et 600 mètres; et des blocs rocheux jetés dans les plaines comme des grand pavés.

Le climat
Le Djimini jouit d'un climat de transition avec deux saisons marquantes, à savoir une saison sèche allant de Novembre à Mars et une saison pluvieuse allant d'Avril à Septembre.

La végétation et la faune
Conformément à Ouattara Kérémassa, la forêt le long des fleuves et des rivières est plus dense, des galléries de forêts sont alternées avec la savane arborée et herbeuse.
Avec la réserve on trouve l'éléphant, le buffle, le phacochère, la grande antilope, le grand bubale, l'antilope cheval, l'hippotragus équinus, le kob de Buffon, l'antilope harnachée (gazelle), le cévicapra (wogoli en djimini), le céphalophe (Loufagbonlongon en djimini), le lion, la famille des panthères, l'hippopotame, les poissons d'eau douce, toutes les espèces de biches, d'agoutis et de singes etc...

Les cours d'eau
Les principaux cours d'eau sont: Le Comoé, le N'zi, le Ségbonon, le Ségboli, le Féréko, le Yanrangan, le Sapyo, le Bagbè, le Kinkinlin, le Latô, le Nandô et le M'bé etc.

DIVISION POLITIQUE ET ADMINISTRATIVE

Organisation Coutumière avant l'administration coloniale

Avant l'administration coloniale, le pays Djimini était organisé en chefferie coutumière, et était composé de vingt groupes, ayant chacun à sa tête un chef de groupe.
A la suite, dans le souci de mieux maîtriser cet ensemble l'administration coloniale avait procédé à un regroupement des vingt groupes en cinq cantons dirigés chacun par un chef de canton.
Ce sont:
- Le Canton Djimini Central qui est celui de Kafou : deux groupes
- Le Canton Djimini Est qui est celui de Kotolo : neuf groupes
- Le Canton Djimini Nord qui est celui de Sokala : sept groupes
- Le Canton Djamala Est qui est celui de Satama Sokoura : un groupe
- Le Canton Djamala Ouest qui est celui de Satama Sokoro : un groupe

Organisation administrative de nos jours

Le département de Dabakala compte à présent (1975-2017) 10 sous-préfectures qui sont:
- La sous-préfecture de Dabakala
- La sous-préfecture de Boniérédougou
- La sous-préfecture de Foumbolo
- La sous-préfecture de Bassawa
- La sous-préfecture de Satama sokoro
- La sous-préfecture de Satama sokoura
- La sous-préfecture de Niéméné
- La sous-préfecture de Sokala sobara
- La sous-préfecture de Tindènè
- La sous-préfecture de Yaossédougou

Les mois de l'année en Djimini

N° Djimini Français
1 Yawosogolo Janvier
2 Wɛmbirikɔɔn Février
3 Nɛŋgɛwaga yeŋge Mars
4 Mirigbose Avril
5 Sikanɔpɛrɛ Mai
6 Karimanɔyeri Juin
7 Kariwaga Juillet
8 Tugutaan Août
9 Yewɔgɔ Septembre
10 Yesupyɛ Octobre
11 Supurugo Novembre
12 Suyirigbɔgɔ Décembre