Formes de l’entrée dans le dictionnaire

  1. Les entrées lexicales

Les entrées lexicales sont les mots téké listés par ordre alphabétique. Cependant, les verbes sont présentés selon la première lettre du radical (c'est-à-dire sans le préfixe de l'infinitif o), pour éviter d'avoir tous les verbes sous la lettre o. Ex.:

          Pour trouver ofiri, on cherche –firi sous F.                                  Pour trouver ogwa, on cherche –gwa sous G.

Chaque fois que le lecteur rencontre un tiret devant une entrée lexicale, il sait qu’il s’agit d’un verbe.

 

  1. Les homographes

Lorsqu’une entrée lexicale est suivie d'un petit chiffre en indice, il s’agit d’un homographe. Deux homographes sont deux mots qui s'écrivent de la même manière, mais qui ont deux sens différents. Ils peuvent ou ne pas avoir une prononciation identique. Ex.:

          bie₁ [bié]: esp. de poisson

          bie₂ [bié]: calvitie.

          -tala₁  [-tala] : 1) lire, 2) compter

          -tala[-tála] : 1) regarder, observer, 2) vérifier

Dans le cas de bie, les deux mots se prononcent de manière identique. Mais le mot -tala a deux prononciations (schémas tonal) différentes. (Voir: 4. transcription phonétique ci-dessous)

 

  1. Les variantes de prononciation (Var:)

Le dictionnaire note les variantes de prononciation, ou variantes dialectales, directement après l'entrée lexicale principale. Ex.:

          -koŋono (Var: -koono)  ramper, marcher à quatre pattes

          mu kuulu (Var: kuulu)    puisque, parce que, car

Ces variantes sont aussi listées séparément (sauf si la différence entre   les   deux   mots   est minimale), en renvoyant le lecteur à l'entrée principale.

 

  1. La transcription phonétique

La transcription phonétique entre crochets suit chaque entrée lexicale et sa variante éventuelle. Tout accent aigu (á) sur une voyelle indique un ton haut, et l'absence d'un accent indique soit un ton bas, soit un ton qui peut changer selon le contexte de la phrase. (La voyelle finale des mots est souvent avalé dans le parler, rendant difficile la tâche d’identifier clairement le ton sur cette voyelle). Ex. :

mukpere [mukpɛ́rɛ́] machette nka [ŋká] antilope
me          [mɛ]           moi -nama [-nama] suivre, obéir
  1. Le pluriel et le passé

La forme plurielle (Pl:) du nom est indiqué entre parenthèses après la transcription phonétique. Pour les verbes, c'est la conjugaison du passé (Passé:) qui est donnée. Ex.:

          nka [ŋká] (Pl.: banka) antilope

          -wa [-wá]. (Passé: -wi) donner 

 

  1. L’origine du mot (Orig:)

Lorsqu'une entrée lexicale est un emprunt d’une autre langue qui a été incorporée dans la langue téké, nous indiquons de quelle autre langue il s’agit. Ex.:

          lipaapa Orig: lingala. sandale.

  

  1. La catégorie grammaticale

La catégorie grammaticale de l'entrée lexicale est indiquée : nom (n), verbe (v), adjective (adj), adverbe (adv), locution verbale (loc v), etc. Voir la « Liste d'abréviations utilisées dans ce dictionnaire » à la fin de cette introduction.

 

  1. Les classes nominales

Le téké compte 11 classes nominales (1 à 10 et 14) qui se regroupent en paires (ou genres) de préfixes indiquant le singulier et le pluriel (cf. Wesche 1994). Les deux chiffres séparés par une barre oblique signalent d’abord le numéro de classe du singulier, puis le numéro de classe du pluriel. Ex.:

          mbvuru (Pl: baara) n 1/2          une personne

Le tableau ci-dessous présente les principaux genres avec leurs préfixes de classe. La majorité des êtres humains sont dans le genre 1/2.

Genre (paire de classes) Préfixes de classe Exemples (sg/pl) français
1/2 mu-

ba-

mukaha

bakaha

femme

femmes

3/4 mu-

mi-

muti

miti

arbre

arbres

5/6 li-

ma-

ko

 mako

banane bananes
5/10 li-

N-

lisagha

nsagha

safou

safous

7/8 e-

bi-

esala

bisala

travail

travaux

9/6 N-

ma-

nzo

 manzo

maison maisons
14/6 bu-

ma-

buta

mata

fusil

fusils

On trouve quelques paires irrégulières qui ne portent pas les préfixes typiques de leur classe, ou qui trouvent leur pluriel dans une différente classe. P. ex. :

          7/4 kwulu/myili                 pied(s)

          7/4 kwogho/myaã             main(s)

 

Il y a aussi des noms non-comptables, abstraits ou invariables qui n’ont pas deux formes singulier et pluriel. Ils se trouvent dans de différentes classes, selon leurs préfixes. Les liquides sont surtout dans la classe 6. Ex.:

edzuunu n 7 paix budziri n 14 respect
dzyi n 5 amour lifuru n 5 poussière
madza n 6 eau maala n 6 huile
enkulu n 7 oseille ensama n 7 sommeil
nkehe n 9 colère nzala n 9 faim
budzwa n 14 honte bwomo n 14 peur

Les préfixes des verbes et adjectives variables sont déterminés par la classe du nom qui est leur sujet ou qu’ils qualifient. Chaque classe nominale a aussi son démonstratif, possessif et pronom relatif distincts.

 

  1. La définition française

Le sens du mot téké est donné en français par son équivalent direct ou par une petite description, s'il n'y a pas d'équivalent direct. Ex.:

         bie  [biɛ] Pl: mabie n 5/6 1) calvitie   2) esp de poisson

 

  1. Les sens supplémentaires 1), 2), 3)...

Un mot peut avoir plusieurs sens, toujours dans le même domaine sémantique. Le lecteur trouvera ces sens apparentés et parfois figuratifs de l’entrée lexicale, introduits par un chiffre 1), 2), 3), etc. Ex.:

          ebu     1) peau (humaine)

                      2) écorce, peau, coque (d'un arbre, fruit, arachide)

           -dza    1) manger

                      2) tuer mystiquement

 

  1. La phrase illustrative

La phrase illustrative en téké (et sa traduction en français) montre comment l’entrée lexicale fonctionne dans une phrase, par rapport au sens donné. Chaque sens supplémentaire peut avoir une phrase illustrative. Ex.:

          eloõ [ɛlɔ́ɔ̃] (var : eloŋo) Pl : biloõ n7/8 médicament Ka dzimini nsimi o mu oŋma beloõ bi we nkonkolo yi. N'oublie pas de prendre tes médicaments ce soir.

          busu [busú]  Pl : masu n14/6 visage, face Lyele mwana ayaswagha busu bu-nde nsomo apala. Demande à l'enfant de laver son visage avant qu'il ne sorte.

          dzyi [dzji:] n5 1) amour Nzaami li dzyi. Dieu est amour. 2) volonté Nzaami dzyi baara bwoghono ba baakasa dzyi li nde. Dieu aime tous ceux qui font sa volonté.

  

  1. Les synonymes et antonymes (Syn:, Ant:)

Les synonymes et antonymes de l'entrée lexicale se trouvent après la traduction française de la phrase illustrative. Les synonymes sont précédés par la mention Syn:. et les antonymes de la mention Ant:. Chaque sens supplémentaire peut avoir des synonymes et antonymes. Ex.:

          mbaala    ami           Syn: nganda  ami

          bukyini    courage    Ant: bwomo   peur

 

  1. La sous-entrée: dérivation ou expression idiomatique

La tabulation  introduit les sous-entrées, qui sont des mots dérivés de l'entrée lexicale (p. ex.: un nom dérivé d'un verbe), et surtout Des locutions ou expressions idiomatiques qui associent d'autres mots.

Chaque sous-entrée commence sur une nouvelle ligne et est écrite en gras, comme l'entrée principale. Ex.:

          -sa-[sá] (passé : -si) v  faire

                -sa bungaa loc v  pratiquer le fétichisme

                -sa kana loc v    faire confiance, croire

                -sa mabala loc v  se marier

                -sa mabuo ŋa nsie loc v  s'agenouiller

                -sa mamfwunu  loc v  1)chuchoter  2) se concerter

                -sa magyele loc v faire attention, être prudent