Les entrées lexicales sont les mots téké listés par ordre alphabétique. Cependant, les verbes sont présentés selon la première lettre du radical (c'est-à-dire sans le préfixe de l'infinitif o), pour éviter d'avoir tous les verbes sous la lettre o. Ex.:
Pour trouver ofiri, on cherche –firi sous F. Pour trouver ogwa, on cherche –gwa sous G.
Chaque fois que le lecteur rencontre un tiret devant une entrée lexicale, il sait qu’il s’agit d’un verbe.
Lorsqu’une entrée lexicale est suivie d'un petit chiffre en indice, il s’agit d’un homographe. Deux homographes sont deux mots qui s'écrivent de la même manière, mais qui ont deux sens différents. Ils peuvent ou ne pas avoir une prononciation identique. Ex.:
bie₁ [bié]: esp. de poisson
bie₂ [bié]: calvitie.
-tala₁ [-tala] : 1) lire, 2) compter
-tala₂ [-tála] : 1) regarder, observer, 2) vérifier
Dans le cas de bie, les deux mots se prononcent de manière identique. Mais le mot -tala a deux prononciations (schémas tonal) différentes. (Voir: 4. transcription phonétique ci-dessous)
Le dictionnaire note les variantes de prononciation, ou variantes dialectales, directement après l'entrée lexicale principale. Ex.:
-koŋono (Var: -koono) ramper, marcher à quatre pattes
mu kuulu (Var: kuulu) puisque, parce que, car
Ces variantes sont aussi listées séparément (sauf si la différence entre les deux mots est minimale), en renvoyant le lecteur à l'entrée principale.
La transcription phonétique entre crochets suit chaque entrée lexicale et sa variante éventuelle. Tout accent aigu (á) sur une voyelle indique un ton haut, et l'absence d'un accent indique soit un ton bas, soit un ton qui peut changer selon le contexte de la phrase. (La voyelle finale des mots est souvent avalé dans le parler, rendant difficile la tâche d’identifier clairement le ton sur cette voyelle). Ex. :
mukpere [mukpɛ́rɛ́] machette | nka | [ŋká] | antilope |
me [mɛ] moi | -nama | [-nama] | suivre, obéir |
La forme plurielle (Pl:) du nom est indiqué entre parenthèses après la transcription phonétique. Pour les verbes, c'est la conjugaison du passé (Passé:) qui est donnée. Ex.:
nka [ŋká] (Pl.: banka) antilope
-wa [-wá]. (Passé: -wi) donner
Lorsqu'une entrée lexicale est un emprunt d’une autre langue qui a été incorporée dans la langue téké, nous indiquons de quelle autre langue il s’agit. Ex.:
lipaapa Orig: lingala. sandale.
La catégorie grammaticale de l'entrée lexicale est indiquée : nom (n), verbe (v), adjective (adj), adverbe (adv), locution verbale (loc v), etc. Voir la « Liste d'abréviations utilisées dans ce dictionnaire » à la fin de cette introduction.
Le téké compte 11 classes nominales (1 à 10 et 14) qui se regroupent en paires (ou genres) de préfixes indiquant le singulier et le pluriel (cf. Wesche 1994). Les deux chiffres séparés par une barre oblique signalent d’abord le numéro de classe du singulier, puis le numéro de classe du pluriel. Ex.:
mbvuru (Pl: baara) n 1/2 une personne
Le tableau ci-dessous présente les principaux genres avec leurs préfixes de classe. La majorité des êtres humains sont dans le genre 1/2.
Genre (paire de classes) | Préfixes de classe | Exemples (sg/pl) | français |
1/2 | mu-
ba- |
mukaha
bakaha |
femme
femmes |
3/4 | mu-
mi- |
muti
miti |
arbre
arbres |
5/6 | li-
ma- |
ko
mako |
banane bananes |
5/10 | li-
N- |
lisagha
nsagha |
safou
safous |
7/8 | e-
bi- |
esala
bisala |
travail
travaux |
9/6 | N-
ma- |
nzo
manzo |
maison maisons |
14/6 | bu-
ma- |
buta
mata |
fusil
fusils |
On trouve quelques paires irrégulières qui ne portent pas les préfixes typiques de leur classe, ou qui trouvent leur pluriel dans une différente classe. P. ex. :
7/4 kwulu/myili pied(s)
7/4 kwogho/myaã main(s)
Il y a aussi des noms non-comptables, abstraits ou invariables qui n’ont pas deux formes singulier et pluriel. Ils se trouvent dans de différentes classes, selon leurs préfixes. Les liquides sont surtout dans la classe 6. Ex.:
edzuunu | n 7 | paix | budziri | n 14 | respect |
dzyi | n 5 | amour | lifuru | n 5 | poussière |
madza | n 6 | eau | maala | n 6 | huile |
enkulu | n 7 | oseille | ensama | n 7 | sommeil |
nkehe | n 9 | colère | nzala | n 9 | faim |
budzwa | n 14 | honte | bwomo | n 14 | peur |
Les préfixes des verbes et adjectives variables sont déterminés par la classe du nom qui est leur sujet ou qu’ils qualifient. Chaque classe nominale a aussi son démonstratif, possessif et pronom relatif distincts.
Le sens du mot téké est donné en français par son équivalent direct ou par une petite description, s'il n'y a pas d'équivalent direct. Ex.:
bie [biɛ] Pl: mabie n 5/6 1) calvitie 2) esp de poisson
Un mot peut avoir plusieurs sens, toujours dans le même domaine sémantique. Le lecteur trouvera ces sens apparentés et parfois figuratifs de l’entrée lexicale, introduits par un chiffre 1), 2), 3), etc. Ex.:
ebu 1) peau (humaine)
2) écorce, peau, coque (d'un arbre, fruit, arachide)
-dza 1) manger
2) tuer mystiquement
La phrase illustrative en téké (et sa traduction en français) montre comment l’entrée lexicale fonctionne dans une phrase, par rapport au sens donné. Chaque sens supplémentaire peut avoir une phrase illustrative. Ex.:
eloõ [ɛlɔ́ɔ̃] (var : eloŋo) Pl : biloõ n7/8 médicament Ka dzimini nsimi o mu oŋma beloõ bi we nkonkolo yi. N'oublie pas de prendre tes médicaments ce soir.
busu [busú] Pl : masu n14/6 visage, face Lyele mwana ayaswagha busu bu-nde nsomo apala. Demande à l'enfant de laver son visage avant qu'il ne sorte.
dzyi [dzji:] n5 1) amour Nzaami li dzyi. Dieu est amour. 2) volonté Nzaami dzyi baara bwoghono ba baakasa dzyi li nde. Dieu aime tous ceux qui font sa volonté.
Les synonymes et antonymes de l'entrée lexicale se trouvent après la traduction française de la phrase illustrative. Les synonymes sont précédés par la mention Syn:. et les antonymes de la mention Ant:. Chaque sens supplémentaire peut avoir des synonymes et antonymes. Ex.:
mbaala ami Syn: nganda ami
bukyini courage Ant: bwomo peur
La tabulation introduit les sous-entrées, qui sont des mots dérivés de l'entrée lexicale (p. ex.: un nom dérivé d'un verbe), et surtout Des locutions ou expressions idiomatiques qui associent d'autres mots.
Chaque sous-entrée commence sur une nouvelle ligne et est écrite en gras, comme l'entrée principale. Ex.:
-sa-[sá] (passé : -si) v faire
-sa bungaa loc v pratiquer le fétichisme
-sa kana loc v faire confiance, croire
-sa mabala loc v se marier
-sa mabuo ŋa nsie loc v s'agenouiller
-sa mamfwunu loc v 1)chuchoter 2) se concerter
-sa magyele loc v faire attention, être prudent