Grammaire

Les règles essentielles de la grammaire gbaya ont été présentées dans le livre Grammaire Gbaya (1981) de Philip Noss; le lecteur pourra sʼy référer pour les détails et les éclairecissements grammaticaux. Les règles de la grammaire gbaya concordent bien avec les exigeances du FLEx.

Les verbes en série sont un phénomène important dans le système prédicatif gbaya. Au moins deux verbes sont placés en série pour exprimer un événement, ou bien un premier verbe localise le temps de l ʼaction, alors que les verbes qui suivent résument toute l ʼaction ! La quantité de constructions grammaticales des verbes en série pour décrire les actions héroiques dʼun chasseur ou d'un guerrier nʼest limitée que par la créativité de l ʼorateur.

Les noms composés sont un deuxième phénomène important dans la grammaire gbaya, dans le système nominatif. Il y a plusieurs constructions disponibles au locuteur gbaya. Il sʼagit de placer deux noms lʼun en relation avec l ʼautre, en composition, ou bien trois mots, nom-verbe-objet, avec des variations. Les structures composées peuvent être très simples, ou bien longues et compliquées. La capabilité grammmatical de faire des combinaisons de senses permettent aux locuteurs Gbaya de décrire et de parler de nʼimporte quelle surprise qu'ils pourront rencontrer. Dans le dictionnaire, les mots composés suivent la présentation du mot simple de base.

Une catégorie de mot, lʼidéophone,  figure souvent dans le livre Grammarire Gbaya. Beaucoup d'idéophones sont dʼun usage courant dans la vie quotidienne et dans la tradition orale. Pour ceux qui sont notés dans le dictionnaire, le sens est donné avec autant de précision que possible, mais nous sommes conscients de lʼapproximation fréquente de cette précision.

En effet, les idéophones sont des mots dont le son peint celui de lʼobjet ou de la qualité quʼil représente. Les idéophones expriment tous les sens. Souvent le mot englobe plusieurs sens; par exemple, il peut exprimer une perception visuelle et une perception auditive à la fois. Parfois le mot exprime une perception olfactive doublée dʼune appréciation. Dans le cas dʼune action ou dʼune description, un jugement est souvent attaché à lʼidéophone, soit dans un sens flatteur, soit dans un sens péjoratif ou ironique. Pour aider le lecteur à mieux saisir la signification de lʼidéphone, nous avons donné des exemples pris dans un contexte tiré de contes, de récits, ou de la causerie.

On doit aussi noter quʼun idéophone peut avoir plusieurs formes. Il peut être variable quant au ton et quant à la longueur. Souvent, le ton bas ou haut correspond au fait que le sujet décrit est grand ou petit ; ou lʼinverse, si on veut ironiser. La dernière syllabe est fréquemment prolongée pour exprimer une durée de lʼaction. De plus, lʼidéophone peut être répété pour exprimer lʼintensité ou pour indiquer la répétition de lʼaction désignée.

La langue gbaya manifeste clairement lʼinfluence du vaste territoire occupés par ses locuteurs. On y trouve des mots empruntés au fulfuldé et au hausa à lʼouest, au sango à lʼest, à lʼarabe et au kanuri au nord, et au langues bantous au sud. A travers le vocabulaire de la langue, on trouve les courants dʼhistoire qui ont traversé ce point central de lʼAfrique. La langue dʼorigine du mot est parfois signalée dans le dictionnaire par lʼabbréviation du nom de la langue suivant le mot de base (head word).  Toutefois, un dictionnaire ne peut donner que quelques reflets de la réalité.

Le gbaya courant emprunte beaucoup de mots aux langues voisines, surtout au fulfuldé, et au français. Les mots qui sont dʼun usage fréquent ou qui ont été adoptés depuis longtemps sont inclus dans le dictionnaire ; mais ceux, surtout français, que la prononciation permet facilement de reconnaître, ont été exclus.